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A propos de la transition agricole :
 Je considère que l'agriculture est particulièrement respectueuse de l'environnement et de la biodiversité, et qu'elle est préparée aux changements climatiques.

A propos de la transition alimentaire :
Volontaire et engagé, je me tourne facilement vers la bio, la diminution de la consommation de viande et même l’achat en direct aux producteurs.

Ce travail repose sur la segmentation de Destin Commun en 6 familles de valeurs.

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 1. Rapport à l'agriculture : une secteur économique comme un autre

Ayant une croyance forte dans les modèles productivistes, les Libéraux Optimistes sont la famille de valeurs qui a la meilleure image de l’industrie agro-alimentaire, de la grande distribution et des grandes exploitations. Ils défendent une agriculture qui exporte et une politique agricole qui aide aussi les grandes exploitations, aux méthodes conventionnelles, quelque soit la spécialité agricole.

Ils croient en effet davantage aux modèles agricoles de taille importante : ce sont ceux qui considèrent le moins que les petites exploitations sont en mesure de faire évoluer le secteur agricole.
 

Moins empathiques vis-à-vis des conditions de vie des agriculteurs, les Libéraux optimistes considèrent que ces derniers sont aussi bien responsables de leurs difficultés financières (pour 56% d’entre eux, contre 35% pour la moyenne de la population) que valorisés et reconnus par la société (61% vs. 34% en moyenne dans la population). 

 

Reflet de cette singularité vis-à-vis des agriculteurs, mais aussi de leur optimisme : ils considèrent, à rebours du reste de la population, que les agriculteurs ont été entendus par le gouvernement lors des mobilisations de l’hiver 2024 et de manière générale, qu’ils sont soutenus et aidés (68% contre 42% en moyenne). Toutefois, il est à noter que ces mobilisations ont eu un effet sur leur souhait déclaré de faire évoluer de manière importante leur manière de consommer (39% contre 25% sur le reste de la population).

 

La question de la meilleure rémunération des agriculteurs, si elle est considérée importante considérant l’avenir de l’agriculture, reste un sujet qu’ils placent davantage en retrait en comparaison des autres familles de valeurs. Ils pensent à ce sujet que les agriculteurs pourront augmenter leurs revenus s’ils accroissent à la fois le volume (68%, premier segment à y croire) et la qualité (62%, premier segment à y croire) de leur production.

 

Pour eux, la priorité pour l’agriculture est de mieux tenir compte des changements climatiques, mais conformément à leur vision libérale, ils ont plus de réticences à soutenir des augmentations des aides.

Les Libéraux Optimistes sont d’ailleurs les seuls à privilégier d’abord un modèle agricole écologique, sans pesticides pour protéger la biodiversité, devant le modèle agricole tourné vers le redéveloppement de petites exploitations familiales assurant la souveraineté alimentaire locale. Ce dernier modèle est d’ailleurs placé presque à égalité avec le souhait de développer un modèle tourné vers les nouvelles spécialités agricoles. Le modèle agricole idéal semble ici refléter la vision entrepreneuriale qu’ils se font de l’agriculture : les agriculteurs doivent s'adapter à une nouvelle donne écologique et innover pour aller dans le sens des régimes alimentaires de demain. Dans le même temps, cette vision traduit l’importance qu’ils accordent aux questions de santé, notamment dans leur alimentation. 

À l’image de leur optimisme, cette famille de valeurs considère qu’environnement et agriculture existent en harmonie. Cette vision optimiste s’accompagne de convictions ancrées dans le fait qu’il soit nécessaire d’exporter notre production agricole pour nourrir d’autres pays. À ce titre, l’ensemble des normes existantes (sanitaires, bien-être animal, environnementales) sont jugées suffisantes. 

Les Libéraux Optimistes ont une vision exportatrice et pensent que la France devrait produire plus de produits alimentaires que ce dont elle a besoin pour exporter :

 2. Rapport à l'alimentation : saine et durable, un engagement personnel

Les Libéraux Optimistes sont la famille des transitions alimentaires. Volontaires et engagés dans la transition de leur alimentation : ils se tournent plus facilement vers la bio, sans pour autant être d’ardents défenseurs de la filière. On note par ailleurs une approche plutôt individualiste de la consommation avec une propension à davantage se tourner vers une alimentation de qualité, plaçant le critère santé très haut, sans pour autant adopter une approche systémique sur la transition du secteur agricole : les Libéraux Optimistes sont prêts à davantage manger bio, mais ils soutiennent plus que la moyenne le secteur agricole conventionnel.

Premiers à déclarer avoir réduit leur consommation de viande ou de produits issus de la production animale ces dernières années et ce principalement pour des raisons de santé, les Libéraux optimistes sont ainsi très engagés dans l’optimisation de leur alimentation. Ils se déclarent par ailleurs particulièrement ouverts à l’idée de réduire leur consommation de viande.

La question environnementale est, on l’a vu, importante pour l’avenir de l’agriculture. De même, sur les enjeux d’alimentation, il est à noter que c’est un argument régulièrement cité pour expliquer la transition vers la réduction de consommation de viande.


Ils constituent enfin un groupe très familier des pratiques végétariennes ou végétaliennes et sont d’ailleurs ceux qui en ont la meilleure image. Dans le même temps, leur rapport aux personnes adoptant des régimes particuliers ne semble pas dépendre d’une forme d’attachement militant à la réduction de la consommation de viande, elle est plutôt le reflet de leur optimisme : les Libéraux Optimistes sont aussi ceux qui ont l’image la plus positive des personnes qui mangent de la viande à tous les repas.

 3. Recommandations : comment leur parler d'agriculture et d'alimentation ? 

Opportunités sur lesquelles s’appuyer :

  • Valoriser le dynamisme de la filière bio en soulignant son intérêt économique pour les exploitations elles-mêmes, mais aussi pour le pays.
     

  • Identifier des entrepreneurs portes-paroles d’une agriculture durable : attachés à l’innovation, les Libéraux optimistes peuvent être séduits par les récits positifs autour d’agriculteurs qui innovent pour une agriculture plus durable.
     

  • Valoriser le leadership français : susciter la fierté pour l’exigence de qualité propre à la filière bio française en montrant comment cette exigence peut être un modèle pour d’autres pays.

Écueils à éviter :

  • Population plutôt individualiste et intéressée par la performance économique, les discours doivent s’affranchir de radicalité. La valorisation d’un terroir et d’un savoir-faire ancestral peuvent être contre-productives ;
     

  • Pouvant susciter un sentiment de rejet, notamment chez les Militants désabusés ou les Laissés pour compte, il ne faut pas faire de cette population un porte-étendard pour une alimentation plus durable, au risque de susciter un effet repoussoir vis-à-vis des autres segments de la population. En effet, “la bio est (...) devenue matière à affirmer un statut social, ce qui, par des logiques de différenciations sociales, en exclut certains groupes” (article de Charlie Brocard, Iddri, revue Sésame) ;
     

  • Déjà consommateurs “responsables”, tout discours sur les enjeux de transition alimentaire doit veiller à ne pas les détourner de leurs habitudes de consommation. Il faut au contraire les renforcer.


 

Déplacements à opérer :

  • Passer d’un discours sur la transition écologique à un discours sur les nouvelles opportunités offertes par celle-ci pour l’agriculture française


 

Narratif  à mobiliser :
 

  • Rappeler qu’une bonne alimentation dépend d’une bonne agriculture.

  • Insister sur la dimension innovante d’une agriculture qui cherche à mieux s’adapter aux changements climatiques.
     

 

Angles à privilégier : 

  • Miser sur le leadership en montrant comment certaines filières de l’agriculture durable en France peuvent être leader sur un certain type de marché : connecter cela aux externalités économiques positives de la bio, pour l’économie française et pour les agriculteurs, éventuellement pour l’export, mais un export responsable, équitable

  • Faire évoluer leur rapport à l’agriculture conventionnelle en reliant plus intimement agriculture et consommation : partir des usages de cette population pour montrer comment leurs attentes sur la consommation est dépendante du système agricole.

Pistes d’action :

  • Publier des contenus RS très documentés sur les nouvelles spécialités agricoles, les opportunités offertes par la transition écologique ;

  • Donner des chiffres pour qu’ils s’approprient le lien entre viande et environnement ;

  • Insister sur les impacts sanitaires de la surconsommation de viande, quelle qu’elle soit.

 

Émetteurs entendus ces derniers mois sur les questions d’agriculture et d’alimentation : 

Agriculture : ils placent au même niveau les journalistes et présentateurs TV ainsi que l’État et les pouvoirs publics. Les syndicats et leurs proches sont placés tous deux en position équivalente, mais il est surtout à noter que la grande distribution et l’industrie agroalimentaire sont des émetteurs que les Libéraux Optimistes déclarent notablement plus entendre sur les questions agricoles.

​Alimentation : les journalistes et présentateurs TV ainsi que les enseignes de supermarchés occupent les deux premières places. La singularité des Libéraux Optimistes tient toutefois au fait qu’ils citent beaucoup plus que le moyenne le discours des marques, des associations de consommateurs, de défense de l’environnement ou de solidarité, des chefs et du gouvernement et des élus locaux. Cette sur-déclaration de l’ensemble des émetteurs testés tient notamment beaucoup à des habitudes régulières et intenses en termes de consommation de l’information.

Comment parler agriculture et alimentation ?

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