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Comprendre et s'adresser aux agriculteurs pragmatiques optimistes

Dans notre échantillon, 42% considèrent que la transition est une nécessité et encourageraient un enfant de leur famille à devenir agriculteur, parmi eux, 13% se sont mobilisés au cours des 6 derniers mois (novembre 2023). Ce sont ceux qui considèrent le plus être dans le métier par passion.

Des entrepreneurs agricoles ? 25% exercent d'autres activités sur leur exploitation (agrivoltaïsme, ateliers à la ferme, etc.). C’est aussi la typologie qui considère le plus que les accords de libre-échange sont utiles mais doivent être améliorés et qui les considère le moins néfastes​.

Chez ceux qui ne se sont pas mobilisés au cours des derniers mois, on trouve un profil moins en circuit court que les autres et davantage issu du monde agricole. Ce profil a aussi moins voté que les autres en 2019. Ils constituent ce que l'on pourrait qualifier de "majorité silencieuse", celle qui sait qu’il faut évoluer, mais qui n’a pas nécessairement toutes les armes en main pour s’engager dans cette transition. Ils sont moins prompts à s’engager dans des démarches de transition ou à encourager des aides y fléchant, mais dans le même temps, ils cherchent à transformer leurs pratiques.

Ceux qui se mobilisent se définissent par leur jeunesse et ne sont pas nécessairement directement issus du monde agricole. Très intégrés dans la sociabilité agricole, ils s’engagent dans les syndicats, participent à des événements grand public et professionnels et développent aussi de la vente en circuits courts : un profil qui interagit beaucoup avec l’extérieur, expliquant sans doute sa plus forte expression dans le débat public et sa plus forte propension à tirer profit du système d’aides (DJA).

"Il faut qu’ils nous mettent des ingénieurs, des agronomes. Il faut qu’ils nous trouvent des solutions, moi je suis pour évidemment, la terre à traiter ça nous fait pas plaisir, nous on est des cultivateurs, on veut semer du blé, on veut récolter du blé moi je ne récolte pas du blé et des chardons !"

Bruno, éleveur lait et volaille depuis 2003

"Je réduis les apports d’azote, mais plus pour faire des économies"

Antoine, éleveur brevis depuis 2003

 1. Qui sont les volontaires écologistes ? 

Qui sont-ils ?

Indicateurs socio-démographiques

  • Davantage de jeunes de moins de 40 ans (+6pts)

  • Sensiblement plus de femmes (+3pts)

Profil de l'exploitant

  • Non mobilisés : beaucoup plus installés dans le Grand Est ;
    Mobilisés : sont premiers sur les très grandes surfaces de +200ha et plus représentés chez les éleveurs ovins et caprins ;

  • Développent plus que les autres des activités d’extension de l’activité agricole sur l’exploitation.

25%

exercent des activités d'extension de l'activité agricole sur l'exploitation, contre 19% sur la moyenne de l'échantillon.

Pratiques écologiques

Ces agriculteurs font partie des profils qui sont le plus en conventionnel. Ils sont par ailleurs les plus faiblement engagés dans des circuits courts. Les mobilisés dépriorisent les aides en fonction des pratiques environnementales (-5 points par rapport à la moyenne de l'échantillon).

82%

sont en agriculture conventionnelle

2. Quelles sont leurs préoccupations, comment se sentent-ils représentés ?

Quelles sont leurs préoccupations ?

Préoccupations

  • Le contexte climatique les préoccupe particulièrement et ce ne sont pas les normes associées qui les tracassent, mais plutôt les enjeux économiques et les problèmes administratifs ;

  • Ils sont un peu plus favorables aux aides à l’hectare et aux aides en fonction des pratiques environnementales que la moyenne, mais constituent aussi le profil le moins favorable aux aides encourageant à la préservation de la qualité des sols et de la biodiversité.

Représentation et syndicalisation

  • 46% sont proches ou votent FNSEA

  • La frange mobilisée est notablement plus proche de la FNSEA (+10 points par rapport à la moyenne de l'échantillon) ;

  • L’ensemble place les syndicats au plus haut dans les différentes instances ou organisation susceptibles de représenter leur point de vue dans le débat public ;

  • Pour les non mobilisés, c’est aussi le profil qui place le plus haut les interprofessions dans les émetteurs défendant bien leurs intérêts, ils ont d’ailleurs moins voté en 2019.

  • C’est enfin le profil avec de plus fortes intentions de vote pour 2025 (+4 points) et comptant le plus de syndiqués (+4 poi).

81%

sont favorables à la mise en place d'aides encourageant à la préservation de la qualité des sols et de la biodiversité, contre 93% pour les volontaires écologistes et 87% pour les pragmatiques résignés.

33%

considèrent que les syndicats agricoles parlent le mieux des enjeux du monde agricole dans le débat public, contre 27% dans l'échantillon.

3. Où leur parler ?

Les pragmatiques optimistes se distinguent par leur plus forte propension à s'informer via la radio nationale. Ils consultent aussi beaucoup les médias en ligne pour s'informer. Concernant l'information professionnelle, les journaux des syndicats agricoles, qu'ils soient nationaux ou départementaux constituent pour eux une source d'information importante, de même que les sites internet spécialisés.

Où leur parler ?

4. Comment leur parler ?

Ce qu'il faut prendre en compte pour les mobiliser

  • Pas fermés par principe à l’agroécologie, il faut toutefois veiller à ne pas renforcer le clivage avec les écologistes ;

  • Potentiellement plus aisés économiquement, cela peut expliquer leur appartenance à la “majorité silencieuse” ;

  • Du fait de cette aisance économique, ils sont potentiellement plus difficiles à faire bouger dans leurs pratiques, si toutefois aucun bénéfice n’est mis en évidence.

Comment leur parler ?

Comment les engager ?

  • Cultiver une posture incarnée, en proximité, pour leur apporter une vision de l’avenir qui soit positive et source de nouveaux débouchés ;

  • Continuer à les informer sur les bénéfices de l’agro-écologie, sans les mettre en porte-à-faux vis-à-vis de la cause environnementale ;

  • Raconter l’histoire de ceux qui ne s’expriment pas, sur les réseaux sociaux notamment, en proposant des séries de contenus sur ces agriculteurs en particulier, pas forcément bio, mais en transition ou cherchant à faire leur transition en bio ;

  • Avec eux, privilégier une approche technique, très documentée dans la presse agricole et les sites internet spécialisés

5. Quelques campagnes et dispositifs de communication desquels s'inspirer

Exemples de campagnes

Cultiver et incarner une posture de proximité : l'exemple de la stratégie de LIDL envers les agriculteurs 

  • Pour qui ? Les agriculteurices pouvant collaborer avec l’enseigne

  • Objectif : améliorer l’image du distributeur dans un contexte de défiance vis-à-vis de la grande distribution

  • Ce que l'on trouve intéressant :

    • Une présence remarquée au SIA et perçue positivement : intérêt de faire davantage exister les marques de l’agroécologie dans ce type de contexte ;

    • Son président, Michel Biero, incarne une posture de proximité, sans “langue de bois” : quelle figure parle d’agroécologie aux agriculteurices ?

    • Le contrat tripartite témoigne de l’intérêt de mettre en avant la question du revenu des agriculteurices locaux.

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Documenter de manière précise les bénéfices de la transition : l'exemple d'Engie Green

  • Pour qui ? Les agriculteurs cherchant à diversifier leurs revenus

  • Objectif : valoriser le photovoltaïque comme nouvelle source de revenu pour les agriculteurices

  • Ce que l'on trouve intéressant :

    • Une communication très ciblée, valorisant les bénéfices pour l’activité existante avant de valoriser les bénéfices des ENR ;

    • Des dispositifs de financements participatifs pour mieux engager la population locale autour des projets des agriculteurs ;

    • Le récit précis et chiffré des dispositifs proposés sur une page dédiée et relayé de manière ciblée dans la presse agricole.

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Cultiver leur fierté autour d'objets totémiques : l'exemple de la mascotte Miss Better de la CGB

  • Pour qui ? Le grand public et les betteraviers

  • Objectif : créer un medium facilitant le lien entre une profession et le grand public et la tenue d’un discours de pédagogie

  • Ce que l'on trouve intéressant :

    • Au-delà du fond, l’utilisation d’une mascotte permet de créer un lien entre les agriculteurs, un signe de rassemblement ;

    • La mascotte est aussi un vecteur d’expression et de mise en proximité avec le grand public, facilitant l’incarnation au nom de tous ;

    • Incarnation du CGB sur les réseaux sociaux, la mascotte place la marque dans un rôle conversationnel, qui peut interagir en s’affranchissant de la filière.

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Méthodologie

Rappel de notre méthodologie

Ce travail cherche avant tout à proposer des outils activables pour communiquer : il s’appuie sur une abondante recherche documentaire, de nombreux entretiens menés avec des chercheurs et des spécialistes du secteur ainsi que 3 sources de données quantitatives et qualitatives :

Les noms des personnes dont les verbatims sont cités ont été changés.

Voir le webinaire de présentation pour ALTAA
1h30

Consulter notre étude sur le mouvement des agriculteurs
 

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