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Environnement et crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés

Une opportunité s’offre à nous d’engager la société pour une mobilisation puissante en faveur de la lutte contre le changement climatique. Mais pour la saisir, encore faut-il comprendre le rapport de la société française et des groupes qui la composent à la question climatique. C’est ce que ce programme a souhaité faire dans une étude fondée sur un sondage inédit, mené du 14 au 25 mars 2022 auprès de 4 000 personnes.

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Au programme : un instantané du rapport de l’opinion française à la question climatique et environnementale, de ce qui lui donne envie de se mobiliser (ou non) et de ce qu’elle est prête à faire. Vous y apprendrez, contrairement aux idées reçues, que notre rapport à la société de consommation a évolué. Que les Français ne sont pas juste inquiets pour leurs enfants et pour eux-mêmes, mais aussi qu’ils savent qu’un changement « radical » va être nécessaire pour faire face à la crise climatique. Qu’ils veulent réformer notre système économique. Et qu’ils espèrent, en définitive, voir advenir une société écologique. L’enjeu : leur donner les moyens d’agir et la lisibilité nécessaire.

Les chiffres-clés de notre étude

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85%
des Français s’inquiètent des effets du changement climatique.
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022
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4e sujet de préoccupation
pour les Français. Depuis plusieurs années, l’environnement et le changement climatique sont une des trois priorités pour la France pour environ 30% des Français, et se maintient à la 3e ou 4e position des priorités.
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022
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70%
des Français considèrent que notre modèle économique est incompatible avec la protection de l'environnement et la lutte contre la crise climatique.
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022
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73%
des Français considèrent que la sobriété est une solution souhaitable face au changement climatique.
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022
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46%
des Français pourraient se mobiliser davantage si ils savaient que leur action permet de préserver les sites naturels et la beauté de la nature.
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022
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30%
des Français ne se sentent pas à leur place au sein du mouvement en faveur de l’environnement et de l’écologie.
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022
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72%
des Français veulent en faire davantage au quotidien pour lutter contre le changement climatique.
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022

Une société inquiète, qui rêve d’un changement réel, collectif et démocratique

La prise de conscience des impacts et des changements nécessaires

À rebours des images habituelles, notre étude révèle une société française très préoccupée face à la crise climatique, à la fois pour elle-même et pour ses enfants. 72% des Français pensent ainsi que la dégradation de l’environnement et le changement climatique leur seront préjudiciables, et 88% qu’ils le seront pour les générations futures. Au point de faire du climat l’une de leurs principales préoccupations (31% des Français mettent l’environnement et le changement climatique dans leurs 3 priorités pour la France).

Inquiets, les Français sont aussi motivés par un réel désir de changement : et pour cause, 70% considèrent que le système économique actuel n’est “pas du tout” ou “pas vraiment” compatible avec la lutte contre le changement climatique. En conséquence, une majorité (58%) pense qu’il faudra une transformation radicale de nos modes de vie pour protéger l’environnement.

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58%
des Français pensent qu'il faudra transformer radicalement nos modes de vie pour protéger l'environnement.
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022

Une aspiration à la sobriété et à d'autres modes de vie

Plus surprenant encore : la sobriété est désormais considérée par 73% de Français comme souhaitable pour lutter contre le changement climatique, un soutien remarquable pour un concept explicitement défini dans notre étude comme « une diminution de la consommation ». Elle est plus attractive que la décroissance, qui pâtit certainement d’un imaginaire plus négatif : seuls 41% jugent cette dernière souhaitable.

Ce désir majoritaire de sobriété s’accompagne donc non seulement d’une remise en cause de la société de consommation mais aussi d’une acceptation du changement : une majorité de Français se montre prête à bouleverser ses habitudes et modes de vie et à renoncer à certains choix pour limiter son empreinte carbone.

Ainsi, les personnes interrogées acceptent volontiers de :

  • privilégier des produits locaux : 57% des Français disent d’ores et déjà consommer uniquement des fruits et légumes de saison (même lorsque cela limite leur choix) et 31% ne le font pas encore mais s’y disent prêts.
  • 51% des Français limitent déjà leur consommation de viande et 23% y seraient prêts.

Des chiffres importants pour des habitudes alimentaires pourtant réputées fortement ancrées dans la psyché française !

Enfin, les Français se déclarent également majoritairement prêts à abandonner l’avion ou encore à recourir aux énergies renouvelables.

Quelques foyers de résistance au changement subsistent néanmoins : c’est le cas de la maison individuelle, qui demeure pour beaucoup le rêve d’une vie. Ainsi, 37% des Français ne seraient pas prêts à habiter dans un logement collectif plutôt que dans une maison individuelle, et 15% le refuseraient et se mobiliseraient contre. Pour autant, la société française aspire dans son ensemble à se mobiliser collectivement pour faire advenir la transition écologique.

La nécessité d'une transition juste et démocratique

Mais cette mobilisation ne sera acceptable que si toute la population y prend part équitablement, chacun à son niveau et avec ses moyens  : si 57% des Français sont d’accords pour que des règles collectives viennent limiter les comportements nocifs à l’environnement (même au détriment des choix individuels, qui ne priment que pour 27% des Français), des changements importants ne seront acceptables que s’ils sont partagés de façon juste entre tous les membres de la société (pour 64% des sondés) et décidés collectivement et démocratiquement (52%). Ce sont là les valeurs d’une transition juste qui sont mises en avant.

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64%
des français considèrent que pour que des changements importants soient acceptés, il faut qu'ils soient partagés de façon juste entre tous les membres de la société.
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022

Des leviers de mobilisation… et de démobilisation

 Comment inciter les Français à se mobiliser en faveur du climat ? Deux leviers se dégagent nettement de notre étude : la volonté de protéger les conditions de vie et la santé de leurs  enfants (premier ressort de mobilisation pour 53% des Français), mais aussi, facteur plus inattendu et peut-être insuffisamment repéré jusqu’ici, celle de préserver la beauté des paysages et sites naturels français (46%).

Il existe, à l’inverse, des leviers de démobilisation, qui pourraient, demain, entraver l’adhésion des Français à la transition écologique.

L’impuissance est ainsi le deuxième sentiment évoqué lorsque l’on parle du changement climatique, et se manifeste de plusieurs façons :

  • 71% des Français disent qu’ils aimeraient faire plus pour l’environnement mais qu’ils n’en ont tout simplement pas les moyens matériels ou pratiques.
  • 70% des Français déclarent qu’ils n’ont pas les moyens financiers pour agir à leur niveau.
  • 40% ne se sentent pas suffisamment informés sur ce qu’ils peuvent faire à leur niveau.
  • 63% de sondés ont souvent l’impression de se trouver face à des exigences difficiles à concilier pour agir pour l’environnement, perception provenant certainement, en partie, des injonctions contradictoires et autres tentations auxquelles nous sommes tous soumis.

Les critères de priorisation du climat : aller au-delà des clichés

Générations climat : ça s'écrit au pluriel

Notre étude révèle un fait important, parfois occulté par la médiatisation d’une « génération climat » fortement mobilisée : les générations antérieures, elles aussi, sont très inquiètes et impliquées lorsqu’il s’agit du climat.

Ainsi, si les 18-34 ans sont 36% à faire du changement climatique l’une de leurs trois priorités pour l’avenir du pays, les 65 ans et plus sont 30% à en faire autant. Et l’appétence pour un changement radical de nos modes de vie pour protéger l’environnement est partagée par toutes les générations : elle est présente chez 58% des 18-34 ans, mais aussi chez 57% des 50-64 ans et 53% des plus de 65 ans. La radicalité est bien intergénérationnelle !

Les critères socio-démographiques qui n'influent pas sur la priorisation du climat et de l'environnement

Si l’âge n’influe donc pas significativement sur la préoccupation et la priorisation du climat, ce n’est pas non plus le cas ni du genre ni du type de territoire habité (grande agglomération, milieu rural, agglomération parisienne), mettant à mal l’opposition entre ruraux et urbains. Le type de logement habité (pavillon, appartement) et le statut d’occupation (locataire ou propriétaire) n’ont pas non plus d’influence forte sur la priorisation de l’enjeu climatique.

Les critères socio-démographiques qui ont une influence

Seuls une poignée de facteurs permet réellement de comprendre les différences d’opinions et de priorités entre les Français en matière environnementale et climatique :

  • Il s’agit tout d’abord de la catégorie socioprofessionnelle (CSP) : les cadres et professions intermédiaires sont 32% à faire du climat l’une de leurs priorités, contre 25% des ouvriers et employés.
  • Le niveau de diplôme joue également : 22% des sondés ayant un niveau inférieur au bac font du climat l’une de leurs trois principales priorités, contre 38% des diplômés du supérieur. A noter que cet effet, qui existe en lui-même, est renforce par un effet d’âge (les personnes plus âgées étant également en moyenne moins diplômées).

L'influence du positionnement politique

Mais, de tous les facteurs examinés liés à des critères socio-démographiques et politiques, c’est l’autopositionnement politique sur un spectre gauche-droite qui influe le plus sur les opinions, croyances et attitudes relatives au climat : 

  • 46% des Français de gauche mettent le climat dans leurs trois priorités pour la France ;
  • à droite, ils ne sont que 21%, soit moitié moins.

De la même façon, les sympathisants de droite souscrivent moins à l’idée qu’un changement radical est nécessaire pour répondre aux enjeux climatiques : ils ne sont que 50%, contre 68% de ceux de gauche. Pour autant, ce chiffre reste significatif : la moitié des Français qui s’autopositionnent à droite pense également qu’un changement radical sera nécessaire. Il s’agit là d’un signal parmi d’autres de l’existence en France d’une écologie de droite, qui se manifeste également par le fait que 80% des répondants s’autopositionnant à droite s’inquiètent pour le climat, et que 69% jugent la sobriété souhaitable pour lutter contre le changement climatique.

Alors que l’analyse socio-démographiques et politique apportent quelques réponses pour comprendre le rapport de différents publics, de différents groupes, au climat et à l’environnement, il convient de compléter cette analyse en s’appuyant sur la psychologie sociale et sur l’identification de groupes de valeurs dans la société française. C’est ce que fait le programme Les Français parlent climat, grâce à la méthodologie développée par Destin Commun. A retrouver dans nos recommandations par type de publics visés. 

Nos recommandations
par groupe de valeurs.
Selon ses valeurs propres, chaque groupe a un rapport spécifique à la société en général et à la question du climat en particulier.
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Signaux faibles et viviers de contestation potentielle

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20%
des Français considèrent que le changement climatique est un phénomène naturel comme il en a toujours existé
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022

S’il faut retenir de notre étude le constat d’une société prête au changement et d’un fort potentiel de mobilisation, plusieurs signaux faibles se font également jour, qu’il ne faut pas ignorer. Ainsi, 20% des sondés déclarent faire déjà le maximum au quotidien pour la  sauvegarde de l’environnement et ne pas être en mesure d’en faire davantage. Un chiffre significatif, qui doit inciter à mieux expliquer et accompagner les changements demandés en faveur de l’environnement.  Dans le même temps, 25% des Français ne sont pas prêts à sacrifier leur liberté de choix au nom de l’environnement, et 20% continuent de penser que le changement climatique est un phénomène naturel comme il en a toujours existé. 

À ces facteurs bloquants s’ajoute l’idée, très minoritaire, mais partagée par 20% des Français, que la technologie suffira à apporter des réponses à la crise climatique.

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25%
des Français ne sont pas prêts à limiter leur liberté de choix au nom de l'environnement
Source: Enquête Environnement, crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés, 2022

Le risque de l'opposition climat et pouvoir d'achat

La question du pouvoir d’achat, lorsqu’elle est opposée à celle du climat, peut également créer un risque : 52% des personnes interrogées pensent que la vie de beaucoup de Français va devenir plus difficile si nous modifions nos modes de vie et notre modèle économique pour lutter contre la crise climatique.

Par ailleurs, lorsque l’on oppose frontalement la priorité du coût de la vie à celle de l’environnement et de la crise climatique, cette dernière perd : à devoir choisir entre pouvoir d’achat et climat, seuls 34% des Français priorisent l’environnement quitte à augmenter le coût de la vie. Raison de plus pour les lier plutôt que les opposer.

Le sentiment d'exclusion du mouvement en faveur de l'environnement

Enfin, fait notable : 30% des personnes interrogées ont le sentiment de ne pas avoir leur place au sein du mouvement en faveur de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique. Cette sensation est encore plus présente chez les 18-34 ans (37%) et chez les personnes qui rencontrent des difficultés financières (38%). Il faudra trouver des solutions pour venir à bout de ces différents blocages afin d’embarquer ces publics dans la transition. 

Si pour le moment, le climat semble être davantage un sujet de commun que de division, on perçoit les ferments d’une possible polarisation, qui conduirait à créer des lignes de clivages puissantes autour des enjeux climatiques. À suivre…

En bref : les Français sont prêts à voir advenir une société écologique

Pour des millions de femmes et d’hommes, il est temps de passer à l’étape suivante. Comment embarquer toutes ces personnes dans une transition nécessairement longue et ambitieuse ? Comment rendre cette aspiration possible, visualisable, compréhensible et accessible pour casser le mur de l’impuissance ? Tout l’enjeu est là.

Les Français nous on dit qu’ils étaient prêts. Il convient désormais, pour tous les acteurs engagés dans la transition écologique, de les faire embarquer et de leur montrer les caps possibles. C’est cet objectif qui anime ce programme.

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