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Retour sur le mouvement des agriculteurs de 2024


Le mouvement des agriculteurs du début de l’année 2024 a été un événement politique majeur. Son interprétation est un enjeu clé pour guider les politiques publiques des années à venir.


A l’aide de nombreuses sources exclusives, notamment des études d’opinion quantitatives et qualitatives auprès des agriculteurs eux-mêmes, cette note en propose une analyse. Se baser sur des telles enquêtes nous assure que la voix de la majorité silencieuse agricole soit bien prise en compte.




Télécharger la note complète ci-dessous :




Synthèse : Les revendications de fond des agriculteurs, telles qu’en témoignent les enquêtes réalisées, sont avant tout centrées sur des enjeux économiques et de revenu. En effet, cet enjeu est cité comme une inquiétude par 53% d’entre eux. Le changement climatique fait également partie de leurs préoccupations majeures, les agriculteurs se déclarant déjà, pour 74% d’entre eux, victimes de ses conséquences. 


Alors que ce sujet a pu faire polémique médiatiquement, le principe de la transition écologique fait largement consensus dans les mondes agricoles. 61% des agriculteurs interrogés y voient une nécessité et 23% y perçoivent même une opportunité. Seuls 15% y sont opposés.


La diversité des mondes agricoles est une clé d’analyse essentielle pour comprendre leur mouvement. En effet, les différences entre agriculteurs sont de plus en plus nombreuses. Les exploitations sont de plus en plus spécialisées, les écarts entre grandes et petites exploitations grandissent et les différences régionales s’exacerbent, notamment du fait des impacts différenciés du changement climatique.


Cette diversité croissante complexifie la représentation des mondes agricoles et met en tension une représentation monolithique. Cela se traduit par un sentiment de malreprésentation, voire de représentation biaisée, d’une large partie des agriculteurs. Cette défiance se traduit par une participation de plus en plus faible aux élections de chambres, mais aussi par l’émergence de nouvelles organisations, syndicales ou non, représentant des parties spécifiques des mondes agricoles.


Ces enjeux et cette diversité se sont exprimés à travers les trois temps de la mobilisation

  • un premier temps, dont le représentant central est Jérôme Bayle. Cette phase, largement asyndicale, occitane et centrée sur les préoccupations des éleveurs, s’est achevée par une réponse gouvernementale centrée sur des mesures catégorielles et régionales ;

  • un second temps, dont le représentant central est Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Cette phase est très différente de la première, dans la base mobilisée (plus francilienne, plus céréalière) comme dans ses demandes (centralité des enjeux de norme, apparition des enjeux phytosanitaires ou retraites) qui correspondent davantage aux attentes des représentants de la FNSEA et de leur base sociale. Cette phase s’achève par une réponse gouvernementale centrée sur les demandes de la FNSEA ;

  • le troisième temps est protéiforme et sans représentant clair. Ses demandes se concentrent sur les enjeux de revenu, point crucial pour les mondes agricoles. Il culmine au Salon International de l’Agriculture, où Emmanuel Macron, constatant que la base du mouvement est toujours mobilisée, annonce des prix planchers, afin de garantir un revenu aux agriculteurs.


A travers ce mouvement, ce sont plusieurs parties des mondes agricoles qui se sont exprimées, avec des attentes différentes. La multiplicité des interlocuteurs du gouvernement selon les phases du mouvement, comme la diversité des demandes exprimées, témoignent de la complexité croissante de gouverner les mondes agricoles.


Pour finir, ce mouvement était également un appel à une meilleure reconnaissance des agriculteurs par la société, soulignant la nécessité d’un renouveau du dialogue entre eux et le reste de la population.


Sources utilisées :



 


Divergences and representation in the French farming community: the farmers’ movement of 2024 The farmers’ movement of early 2024 was a major political event in France. Its interpretation is a key issue for guiding public policy in the years to come. Drawing on a number of exclusive sources, including quantitative and qualitative opinion surveys of farmers themselves, this note offers an analysis. Relying on such surveys ensures that the voice of agriculture’s silent majority is taken into account.



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